Vegane, enceinte et alors ?

Alexandra est enceinte de son deuxième enfant et végane depuis cinq ans. J’ai eu envie de savoir comment elle avait vécu sa première grossesse, les éventuelles remarques qu’elle avait pu avoir de son entourage, la façon dont le veganisme était perçu par les professionnels de la santé et la place du veganisme dans l’éducation de ses enfants.
Alexandra a commencé à arrêter de consommer de la viande et du poisson à l’âge de 21 ans, et petit à petit sans s’en rendre compte elle est devenue végane. Son compagnon, lui est omnivore mais mange végétarien et vegan quand il est chez lui, tout comme son fils qui n’aime pas la viande et le poisson.

Rencontre avec cette jeune maman, pleine de tendresse et de bienveillance pour ses enfants.

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Matcha : Comment as-tu préparé et vécu ta grossesse en tant que végane ?

Alexandra : Je me suis posé des questions, avoir ce régime alimentaire n’engage normalement que moi, sauf quand je suis enceinte. Je devais donc penser à mon bébé et à son bien être. Je me suis renseignée et j’ai lu beaucoup de choses, j’ai regardé sur internet sur des sites sérieux, type OMS, et j’ai notamment appris que si l’on ne commençait pas un régime végétalien pendant sa grossesse et que l’on n’avait pas de carences avant la grossesse il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Mon premier gynécologue a très mal pris le faite que je suis végane et m’a dit que je devais re-manger de la viande sinon le cerveau de mon bébé n’allait pas se développer. C’était hyper violent pour moi d’entendre ça! Je me suis donc renseigné pour savoir si c’était vrai et quand j’ai compris que non et j’ai changé de gynéco. Je n’avais pas envie de me faire juger pendant neuf mois. J’ai de la chance d’avoir un fort caractère et donc d’avoir eu la force de changer de médecin, parce que sinon j’aurais sans doute changé de régime alimentaire par peur que ma grossesse se passe mal. Le cerceau de mon bébé s’est très bien développé! Pour la petite histoire, pour l’échographie du dernier trimestre, on m’a convié à un congrès de médecins pour montrer à quel point on voyait très bien le cerveau de mon bébé. Ce que je déplore de la part des professionnels de la santé c’est le manque d’informations, je n’ai pu parler de ma grossesse végane avec aucun médecin parce qu’ils sont très mal formés sur le sujet. Par exemple à la maternité quand j’ai demandé un plateau végétalien, on m’a apporté du poisson. C’était difficile. A ce moment là t’as pas envie de réfléchir à tout ça, tu as juste faim. Je constate quand même que les mentalités évoluent et qu’il y a de moins en moins de préjugés sur les végétariens et les vegans, on le voit bien notamment à Strasbourg avec l’ouverture de plus en plus de restaurants végétarien et vegan. Mais il manque encore du soutien au niveau même des femmes enceintes et des mamans veganes, j’aimerais bien qu’il y ai un cercle de parole ou des choses comme ça pour pouvoir échanger et se donner des conseils.

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Matcha : Quelles informations et conseils tu pourrais donner aux futures mamans veganes ?

Alexandra : Comme dans toutes les grossesses il faut prendre de l’acide folique, il faut également prendre un certain nombre de vitamines. Moi par exemple j’ai des carences de magnésium du coup j’ai pris du magnésium, j’ai aussi pris du fer et de la B12. Il faut faire vraiment attention au niveau de la B12. Avant d’être enceinte je ne prenais pas tout le temps ma B12, mais là j’ai fait vraiment plus attention. Le bébé puise dans ce que tu as dans le corps, donc s’il puise des choses que tu as en sous nombre, tu ne seras pas bien après la grossesse. J’ai donc fait plus attention à ça. Pour le fer j’ai mangé plus de légumes comprenant du fer, des légumineuses et des céréales. Avant j’étais pas trop fan des pois chiche et pendant ma grossesse il m’arrivait de me lever la nuit pour manger une boite de pois chiche. J’ai aussi diminué le soja et j’ai acheté davantage de légumes bio. Notre corps nous parle, il suffit de l’écouter et on ne manquera de rien!

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Matcha : Est-ce que tu as eu des remarques de ta famille et de tes proches ?

Alexandra : Pas vraiment. Un peu de la part de mes grands parents, mais je mets ça sur le compte de la différence de génération; mon grand père ne connaissait pas le terme “vegan”, mon père m’a dit une fois “Ah bon bah tu ne vas plus être végane ?”, mais c’était plus une question qu’une remarque négative. Dans ma famille je ne suis pas la seule végétarienne, une de mes soeurs est végane et la plus petite est végétarienne, c’est donc plutôt acté dans ma famille. Même au niveau de ma belle famille, je n’ai jamais eu de remarques négatives. Ça s’est fait plus ou moins naturellement. Je ne suis pas non plus la vegane qui va faire la leçon aux omnivores mais plutôt celle qui va leur faire tester des recettes veganes et qui apporte ça sous le signe de la découverte, donc ça passe beaucoup mieux.

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Matcha : Que mange ton fils du coup au quotidien, est-ce qu’il est vegan ?

Alexandra : A la maison il y a un peu tous les types de régimes. Moi je suis vegane depuis 4-5 ans, mon compagnon est végétarien à la maison, mais à l’extérieur il est omnivore et notre fils de 2 ans mange donc végétarien voir vegan à la maison, mais à l’extérieur il mange ce qu’il veut, je ne l’oblige pas à manger vegan. Il a déjà mangé de la viande et du poisson, mais il n’en n’est pas très fan et il n’aime pas non plus le lait de vache. Il est plus végétarien que vegan, plus tard il fera son choix, je le laisse libre de choisir. On lui a acheté des livres pour enfants qui expliquent d’où viennent les différents aliments que l’on consomme. Je ne sais pas si à son âge il comprend vraiment bien, mais on lui explique bien les choses quand on fait les courses; que les carottes poussent dans la terre, d’où viennent les tranches de jambon, il connaît très bien le tofu et il adore les yaourts au soja. Je lui explique aussi pourquoi pendant les repas de famille je ne mange pas certaines choses, notamment pendant les repas de noël. Comme je disais avant, je ne l’oblige pas et ne le force pas à être vegan, je pense que c’est en l’obligeant que ça lui donnera envie de me contredire et de faire l’inverse. Je préfère, que plus tard, il me dise qu’il est vegan par choix et non pas parce que je lui ai imposé.

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Matcha : Justement comment tu vois son futur par rapport aux autres enfants, notamment quand il sera à l’école et qu’il ne mangera pas exactement comme les autres ?

Alexandra : Il va déjà à la crèche tous les mercredis, et là-bas ce n’est pas moi qui fait le repas mais il savent qu’il est végétarien, il goûte quand même la viande et le poisson, mais quand je vais le récupérer le soir et qu’on me dit qu’il n’en a pas mangé, je suis contente. On n’a jamais vraiment eu de réflexion de la part des autres enfants ou des parents et même si ça avait été le cas je m’en fiche, chacun fait ce qu’il veut et ils n’ont pas à me dire comment je dois élever mon fils.

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Matcha : Pour ta deuxième grossesse est-ce que tu t’es posé les mêmes questions que la première fois, ou est-ce que tu étais plus sereine ?

Alexandra : Je ne me suis même pas posé de questions, j’ai simplement reproduit ce que je faisais pendant ma première grossesse. Mon fils est né en très bonne santé, ensuite il a eu toutes les maladies infantiles mais pas plus ou pas moins qu’un autre. Donc pour le deuxième je ne me pose pas de questions, je sais que tout va bien.

Se renseigner sur son régime alimentaire pendant sa grossesse :
Organisation Mondiale de la Santé
VeganPartique.fr

Photos pixabay
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